Dans la ville portuaire, le prix du logement a progressé de plus de 10% sur un an. Malgré cette nouvelle donne, les budgets nécessaires à l’acquisition d’une maison ou d’un appartement restent abordables.
L’attractivité d’un territoire se mesure, entre autres paramètres, par les chiffres de son marché immobilier : les dernières données relatives à la commune de Saint-Nazaire y confirment un retournement de tendance qui s’est manifesté –encore timidement- après 2015. D’après les pointages les plus récents effectués par le baromètre LPI-SeLoger, la courbe des prix à l’acquisition aurait sensiblement accéléré au cours de l’année écoulée, avec une pointe estimée à +13,5%, tous types de biens confondus. Dans le détail, le coût du m² dans l’ancien dépasserait désormais les 2000 euros, une moyenne qui rejoint, peu ou prou, les valeurs mesurées sur la même période par MeilleursAgents, soit 2 099 euros pour un appartement et 2 092 euros pour une maison. Sans surprise, l’offre nazairienne est beaucoup plus abordable qu’à Nantes (plus de 3 000 euros), Rezé (2 800) ou encore Saint-Herblain (2 700). Elle reste de surcroît en adéquation avec le revenu médian de sa population (1 616 euros nets par mois en 2018 selon l’Observatoire des Inégalités, contre 1 749 euros à l’échelle du département de Loire-Atlantique et 1 697 euros en France).
Population en hausse, chômage en baisse
L’inflation immobilière est l’un des principaux symptômes qui traduit l’amorce d’un déséquilibre structurel entre offre et demande. A Saint-Nazaire comme ailleurs, le phénomène s’explique d’abord par des facteurs démographiques : la ville portuaire a gagné 2 622 habitants entre 2011 et 2016 (+ 9 200 sur l’ensemble de son aire urbaine), ce qui en fait, avec sa voisine Nantes, l’une des deux locomotives du département de Loire-Atlantique. A ces soldes positifs de long terme, s’ajoutent aujourd’hui des certitudes économiques en passe de devoir enrayer le sentiment de déclin qui prévalait après la crise de 2008 : les deux poids lourds industriels du territoire, Les Chantiers de l’Atlantique d’un côté et Airbus de l’autre, alimentent à eux-seuls le carnet de commandes de centaines de sous-traitants locaux : début 2019, les entreprises du bassin nazairien annonçaient leur intention de pourvoir 7 000 postes. Un dynamisme retrouvé qui permet aujourd’hui à la « petite Californie bretonne » de rattraper son retard sur le front du chômage, dont le taux tombé à 7,6% de la population active en avril dernier, affiche toutefois un niveau encore supérieur à la moyenne régionale (7,2%).
Rénovations urbaines
Ces perspectives d’avenir, combinées sur le terrain à la mise en œuvre de nombreux programmes de renouvellement urbain*, a donné un second souffle à l’immobilier nazairien, au point qu’il draine une clientèle extérieure, venue de Nantes ou d’Angers, et même de Paris ! Les dispositifs fiscaux (Pinel et plus récemment Denormandie) ont contribué à diversifier cette demande au profit d’investisseurs, séduits par le niveau intéressant du rendement locatif (entre 6 et 7%).
La réhabilitation du Front de mer, dans laquelle la ville a engagé 17 millions d’euros en presque dix ans, a changé l’image de l’hypercentre où l’Ecole du Numérique (800 étudiants), antenne de l’IMIE de Nantes** ouverte en 2017 avenue de la République, contribue à doper le marché (studios et appartements de petite surface). Ce rafraîchissement du cadre urbain a été symbolisé l’an dernier par la livraison de la nouvelle place du Commando, incluse dans la troisième tranche de l’opération. Près du littoral et dans le rayon du jardin des Plantes (boulevards Wilson et Albert Ier, la rue Jean Macé et les secteurs Sautron et Villès-Martin), les maisons avec trois chambres, éventuellement agrémentées d’un espace extérieurs, font partie des biens les plus recherchés.
*Lancé en 2017, le projet de renouvellement d'intérêt régional (Prir) vise à renforcer l’attractivité de dix quartiers d’ici 2022, la Richarderie, la Trébale, la Galicherais, le Pertuischaud, Plaisance, l'Ile du Pé, le Petit Caporal, la Berthauderie, Robespierre et Prézégat
**Institut des métiers de l'informatique et de l'entreprise